Festival Lausanne In-Cité 2016

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inverse, le plus récent en haut

 

 

Le collectif du Festival In-Cité a publié son
communiqué de presse final

 

 

Ce qui suit est un compte-rendu personnel, avec tout ce que cela peut comporter de subjectivité.

 

Le Festival In-Cité et le Festival de la "Cité" sont maintenant terminés. Nous avons pu lire quelques appréciations sur le festival officiel dans les médias. Elles ne sont pas exemptes de critiques.

Pour ce qui concerne le Festival In-Cité, dont le but était d'offrir ce que l'officiel n'offrait pas, c'est-à-dire un lieu unique La Cité, une occasion de se produire pour nos artistes locaux et au public des formes d'art que le festival officiel avait ignorés, notamment des lectures de texte et du jazz,  il y eut peu d'échos dans les médias.

 

C'est dommage que nos journalistes ne soient pas plus curieux des expériences qui se font en dehors de la culture officielle. C'est comme cela qu'on appauvrit la culture, en ignorant tout ce qui dépasse à gauche et à droite et en ne gardant que le centre, bien propre, bien organisé, bien subventionné, bien comme il faut parce que produit par l'establishment politico-culturel. Les journalistes devraient le savoir, ce "manque de curiosité", pour ne pas dire ostracisme, risque, à terme, de rendre la culture ennuyeuse et stérile à force d'être consensuelle ! On le voit partout dans les festivals: ils affichent tous les mêmes stars du gros show-biz, ces derniers passent simplement d'un festival à un autre en asséchant les budgets au passage.

 

Et pourtant, un centre (courant culturel dominant) n'existe que s'il a des à-côtés à gauche et à droite, sinon ce n'est pas un centre, qui n'est "centre" que par rapport à ses à-côtés par définition. Historiquement parlant, les à-côtés de la culture "officielle" subventionnée ont de tous temps été à l'avant-garde de l'évolution de l'art, ostracisée au début et intégrée dans le courant bien-pensant  par la suite. L'impressionnisme en est un bon exemple.

 

Les médias n'ont pratiquement pas parlé du Festival In-Cité et n'ont rien dit de son programme. Et pourtant il faut la défendre cette culture non officielle, le livre et le jazz entre autres, sinon elle risque de disparaître au bénéfice du courant dominant du business culturel, made in USA. Si cette disparition se faisait au bénéfice d'une culture plus riche que la nôtre, je n'en serais en rien affecté, mais hélas, c'est exactement l'inverse qui se produit. A quelques exceptions-près, la culture made in USA est d'une indigence affligeante, du moins celle que le business déverse "niagaratesquement" dans les médias.

 

Je viens de m'immerger pendant un mois dans cette culture, celle qui envahit le monde, en voyageant dans toute la côte Est des Etats-Unis. Eh bien je dois dire que la culture que j'y ai vue était dominée par le sport, par les productions Walt Disney, par des séries TV débiles et par des films violents. C'est du fast food culturel sans grand intérêt et c'est le courant dominant. Il y a sûrement de la belle culture aux USA, mais je n'en ai pas vu chez les gens de la rue que j'ai côtoyés. L'histoire, ils ne la connaissent pas et elle ne les intéresse pas. Ce qui se passe en dehors des USA ne les intéresse pas, ils ont presque tous de la peine à situer la Suisse sur une carte, la confondant le plus souvent avec la Suède. La culture autre que la leur ne les intéresse pas. En un mois d'écoute de la radio/TV, je n'ai pas entendu un seul artiste européen !

 

Pour en revenir au festival In-Cité, je peux affirmer que nos buts ont été parfaitement réalisés. Le public est venu et a pris du plaisir à ce que nous lui présentions. La Cité a revécu telle qu'elle était il y a quelques années. Nous avons prouvé qu'avec de la bonne-volonté comme unique budget, il était possible de faire revivre la Cité et d'y présenter du jazz et des artistes locaux. Il faut d'ailleurs donner un grand coup de chapeau à ces derniers,  qui sont venus s'y produire gratuitement. Les chapeaux ont d'ailleurs bien circulé dans le public, qui y a gentiment mis de quoi défrayer les artistes et aussi de quoi diminuer les dettes des organisateurs.

 

Je précise que, pour moi, "artistes locaux" ne veut pas dire artistes avec passeports suisses, mais artistes qui vivent et travaillent dans la région. C'est ce que nous avons eu à la Cité et c'est une vraie culture, riche de diversité et de superbe qualité, pas du Walt Disney. Qu'on fasse venir des artistes d'exception d'ailleurs d'accord, il en faut et c'est bien, mais il faut tout de même que les artistes qui sortent de nos écoles puissent se produire. Et s'ils ne peuvent pas le faire ici, devant leur public natif, où vont-ils pouvoir le faire? La qualité de nos musiciens est très élevée, elle reflète le haut niveau de nos écoles. Les spectacles qu'ils peuvent présenter ne sont pas de seconde zone, c'est de l'excellente qualité, nous l'avons prouvé pendant ces trois soirs.

 

Une chose est sûre: il ne faut pas de grandes bastringues à la Cité, elle est trop petite pour cela. Gardons-la pour des spectacles intimistes auxquels on peut assister sans devoir rester debout-serrés, et sans devoir prendre son billet une année à l'avance. De ces festivals-là ils y en a des tas un peu partout. Je dois dire que cela ne m'a absolument pas gêné que le festival officiel ait programmé des spectacles pour foule nombreuse à la Sallaz, à la Riponne et à Ouchy. Pendant ce temps nous étions peinards à la Cité, nous pouvions parquer nos véhicules pas trop loin et y rencontrer sereinement nos amis de toujours. C'est peut-être une piste pour l'an prochain: de l'intime à la Cité et des spectacles pour foule nombreuse, si vraiment on en veut, ailleurs dans la ville. Mais à condition tout de même d'attribuer une part du budget à la Cité et à ses artistes locaux.

 

Pour terminer, j'ai mis sur site les photos que j'y ai prises. Comme promis, elles seront gratuitement mises à disposition des musiciens qui les voudront pour leur promotion. Elles sont également à disposition des médias et du public en général, mais payantes (modestement) cette-fois-ci. Le bénévolat c'est bien gentil mais il faut tout de même penser à mettre un peu de crème dans ses mille-feuilles...

 

Michel Vonlanthen

 

 
 
  Knecht-Cottier Lausanne 8 juillet
Espresso from Hell
Lausanne 8 juillet
Pascal et Laura
Lausanne 7 juillet
Duo brésilien
Lausanne 7 juillet
Dida
In-Cité lausanne 7 juillet
Tadââm
Lausanne 7 juillet
Huguenin-Konaté
Lausanne 7 juillet
Max Jendly 4tet
Lausanne 6 juillet
Emile et Ginette
Lausanne 6 juillet

 

 


 

 

 

Samuel Huguenin et Aboubacar Konaté ouvrirent les feux avec leur concert de sax-balafon, tous deux excellents comme hier. Et toujours entourés d'enfants sur la scène Cité-Derrière.

 

Espresso from Hell sur la scène du Festival In-Cité le 8 juillet



Sur la Place du Château, Julien Sansonnens fit une lecture de son texte "Vie de Beluga", accompagné par l'excellent duo Espresso from Hell composé de Brigitte Savoy à la voix et aux loops et du guitariste-basse Pierre Sottas, également aux loops. A la lecture de l'intitulé du texte, je pensais que cette histoire avait quelque chose à voir avec la vie des poissons beluga mais il n'en fut rien. En fait c'était la vie et la mort du chien Beluga, histoire vraie, et à vrai dire assez déchirante.

 

Tout ceci n'est que la partie du programme auquel j'ai pu personnellement assister, mais il y eut beaucoup plus de spectacles joués ce soir-là et les précédents. Pour moi. le festival se termina avec la lecture du texte de Jean Giono "L'homme qui plantait des arbres", lu par Evelyne Knecht accompagnée à la guitare par Jean-Pascal Cottier. Une belle histoire dans la foulée du film "Demain" qui passe actuellement dans les salles, de l'écologie positive et optimiste. Je fus ensuite happé par les tâches logistiques du dernier soir du festival, mener des artistes à la gare et  ailleurs dans la ville et faire des transports d'équipements lourds entre autres. Ce fut le lot de tous les bénévoles de ce festival de se sacrifier pour permettre aux spectateurs de profiter de leurs soirées à la Cité.

 

Mais nous étions heureux que tout se soit bien passé, avec quelques couacs techniques bien-sûr, c'est inévitable lorsqu'on est peu à assurer la logistique et lorsqu'il faut se débrouiller avec les moyens du bord pour résoudre les petits problèmes de dernière minute. C'est la conséquence du peu de temps que nous avons eu pour recruter des bénévoles et tout mettre en place.  Et aussi de ne pas disposer d'argent, ce qui oblige à utiliser des équipements et accessoires empruntés ici et là et pas toujours de première jeunesse et en bon état. En fin de compte le but fut atteint. La Cité fut vivante ces soirs-là malgré l'abandon du festival officiel et les Lausannois et leurs amis purent se retrouver au gré des rues et des scènes devant des spectacles vraiment d'excellente qualité.


 

 

 

De belles surprises en ce second soir de notre festival de La Cité! "Notre" non pas dans un sens possessif, mais pour dire que ce festival-là, c'est celui des Lausannois et de leurs amis qui se retrouvent, une fois l'an à La cité.

L'excellent duo Samuel Huguenin-Aboubacar Konaté, saxophones et balafon (sorte de vibraphone africain), a fait rêver les spectateurs, moi en premier. Les yeux fermés, je me suis surpris à rêver d'un retournement de l'Histoire et que c'était l'Afrique qui venait civiliser l'Europe avec sa musique chaleureuse. La pulsation africaine qui rejoint la logique européenne, voilà de quoi réjouir les pieds et l'esprit. Ils rejouent ce soir vendredi à Cité-Derrière à 18h30. Ne les ratez pas, c'est exceptionnel !

 

Les cinq filles de Tadââm ensuite, belle filles, belles voix et belle musique au final. Que ça fait plaisir de les voir et de les entendre sur scène! Elles ne sont pas loin des polyphonies corses, mais aussi des voix bulgares pour n'en citer que deux. C'était leur première apparition sur scène et, le public ne s'y est pas trompé, il y en aura d'autres  car il leur a fait un accueil triomphal.

 

 

Je vous avait dit que le concert de la belle Dida serait jazz, eh bien oui, elle est jazz Dida. Elle ne chante pas comme Ellah of course, elle est même son opposé, vocalement parlant. Mais elle représente l'essence du jazz, elle dégage une émotion palpable, sa musique a un tempo, une pulsation primale. D'autant plus qu'elle s'accompagne au piano de façon minimaliste, François Lindemann  dixit,  et c'est  un compliment dans sa bouche. Le grand art c'est d'exprimer beaucoup avec un minimum de notes (ou un minimum de mots en littérature). Son expérience c'est son Liban natal, son arrivée en Suisse pour fuir la guerre puis son retour, pour un temps, dans son pays d'origine pour y retrouver ses racines. A la fin du concert, je lui ai glissé à l'oreille de faire un bis avec Tadaâm, leur accord  était tellement beau. Mais elle m'a dit, "attends, j'ai encore quelque chose à dire"! Et ce fut son texte déchirant de lucidité, en français,  "Ce pays n'existe pas", qui a dû prendre au coeur tous les expatriés du monde. Alors oui, ce dernier morceau était indispensable. Elle a du coeur Dida, elle a du coffre, elle a une vie à raconter et elle le fait avec sensibilité et charisme. Ce ne serait pas une erreur de rater ses prochains concerts, ce serait une faute!

 

Le Brésil était la surprise de dernière minute du programme, la preuve, je n'avais pas eu le temps de le rajouter à l'agenda de Jazzphone. Très sympathique concert du Duo brésilien de Diego Gadenz à la guitare/voix et du violoniste Guilherme Pimenta. Tout le charme du Brésil et de ses bossa-novas, avec même la toute première, la célèbre "Chega de Saudade", datée de 1958, de Antonio Carlos  Jobim. Et aussi tout le charme et le charisme de Diego. Il joue souvent avec le violoniste genevois John Intrator, qui apparaît souvent dans l'agenda de Jazzphone. Et John qualifie toujours Diego Gadenz de "superbe" guitariste. Et bien oui, c'est vrai, Diego est un superbe guitariste, dans tous les sens du terme, sa chaleur humaine est communicative. Des extraits de ses disques pourront être écoutés sur Jazzphone tout prochainement.

 

La soirée de la scène Cité-Derrière se termina avec une lecture croisée de Pascal Cottin et de Laura Richard, accompagnés par Dida au piano. Et pas n'importe-quelle lecture, celle d'un manuscript découvert tardivement du "Voyage au bout de la nuit" de Céline! C'est du Céline mais sans les "..." qui l'ont fait détester par toute une religion. Du Céline qui critique l'establishment, militaire entre autres,  avec des mots acérés comme au scalpel. J'ai découvert là un homme dévoré et révolté par le pouvoir que je ne connaissais pas pour ne pas l'avoir lu (à cause des "..."). Et j'ai surpris un de mes amis, éditeur lausannois, en train de filmer la scène. Je subodore donc que nous entendrons parler de cette version "lisible" de ce livre de Céline...

Encore un mot pour terminer, car j'aimerais rendre un hommage discret mais appuyé à Pascal Cottin. C'est un fou de littérature mais c'est aussi une des chevilles ouvrières du festival. Il est le plus visible des membres du collectif initiateur et je dois dire que j'ai vraiment grand plaisir à travailler avec lui. Il réagit au quart de tours aux messages qui lui sont envoyés, il leur donne suite et n'oublie rien. Le leadership de Pascal a permis à In-Cité de fonctionner tel-quel, sans argent et sans support étatique. Tout a dû être improvisé, et moi-même qui n'était là que pour y amener du jazz, je me suis retrouvé à faire des transports avec ma voiture (que c'est lourd des haut-parleurs!), à installer et dépanner des sonos, à installer de l'éclairage, à faire une annonce (avec mon impossible accent vaudois...), bref à faire un peu de tout parce que personne d'autre n'était disponible à ce moment-là pour le faire à ma place. J'avoue qu'au matin du second jour, mes articulations ont eu une mauvaise pensée à l'encontre de ceux qui avaient laissé l'ancêtre du festival se coltiner les objets lourds parce que eux avaient mal au dos...

 

Ce soir vendredi, à 18h30 sur la scène Cité-Derrière, jouera une seconde fois le duo Samuel Huguenin-Aboubacar Konaté, saxophones et balafon dont je vous ai parlé plus haut. C'est de la belle musique, que vous pourrez continuer à apprécier chez vous grâce aux CD d'Aboubacar que vous pourrez vous procurer sur place. Si vous les avez raté hier, venez les écouter ce soir, c'est un bon conseil.

 

Ensuite à 19h30 sur la Place du Château, il y aura l'association détonante du lecteur Julien Sansonnens (La "Vie du Beluga")  du superbe duo guitare basse-voix d'Espresso From Hell que je me réjouis d'entendre en live. Je pense que l'accord lecture-musque sera parfait.

 

Et sur la scène Cité-Derrière à 21h00, il y aura le concert "Musiques originales de J.S.Bach et compositions personnelles" par Gérard Massini et le saxophoniste bien connu César Decker Aunberson. Faute de connaître la teneure du concert et à la vue de son intitulé, je n'avais pas classé cette musique dans "jazz", mais on m'a glissé à l'oreille que cela en serait. Attendons-nous donc à une bonne surprise ! 

 

Je me dois encore de préciser que le programme ci-dessus ne concerne que les concerts que je qualifie de "jazz", mais vous pourrez goûter à bien d'autres formes d'art à la Cité ce soir. Vous pourrez aussi y croiser des célébrités du show biz et des médias, et aussi et surtout vos amis, ceux que vous aviez l'habitude de croiser dans ce quartier ancien de Lausanne une fois l'an. A tous les coins de rue vous en retrouverez. Je dois d'ailleurs des excuses aux artistes devant lesquels je me trouvais et que j'ai sûrement dû quelquefois indigner parce que je leur tournais le dos et discutais avec un copain croisé là. Devoir quelquefois se produire devant un public un peu distrait et et trop bavard est la règle de ce genre de rassemblement, mais c'est tellement bon de retrouver des copains devant les artistes que nous aimons! C'est ça la communion: nous sommes là parce que nous aimons les mêmes gens et les choses! Voilà l'essence du festival de la Cité, du vrai festival de la Cité, celui que nous aimerions retrouver en 2017 à cette même place si Dieu nous prête vie !

 

Michel Vonlanthen / 8.7.2016

 

Superbe premier soir du festival In-Cité! Les spectateurs ont répondu à nos appels et sont venus en nombre (mais pas trop, match de foot oblige). Beaucoup de musiciens, quelques visages connus, de la télé entre autres, des fanas de jazz, bref notre musique a fait son retour à la Cité, musiciens et public confondus! Ambiance comme je l'aime: décontractée, bon enfant, contact sympa et sans chichis entre les musiciens et le public. D'ailleurs ce dernier a même rempli un chapeau pour les artistes, ce qui est une belle marque d'amitié envers ceux qui avaient décidé de ne pas gagner leur vie afin que le jazz vive à la Cité.

 


Une bonne surprise de dernière minute a été la présence du superbe saxophoniste Christian Gavillet aux côtés de Max Jendly (qui jouait avec son pied gauche, le droit étant cassé et emplâtré), Jean-Yves Petiot et Alain Petitmermet. Un excellent concert de standards de jazz mâtiné de latino, sans parler du superbe "Emilie" de Max, dédié à sa fille. Un concert sympa avait débuté la soirée: La guinguette d'Emile et Ginette, des chansons intemporelles accompagnée par de l'accordéon. Pas jazz mais presque, et surtout agréable à écouter dans cette ambiance Cité-esque. Je suis sûr que François Lindemann pensait aux premiers Festival de la Cité en les écoutant...

Ce soir jeudi, la soirée "jazz" débutera, toujours devant la Pomme de Pin, avec le concert du duo Samuel Huguenin-Aboubacar Konaté, suivi par "Free", de la chanteuse libanienne Dida. Elle m'a finalement glissé à l'oreille que sa musique était plus world que jazz, mais je me réjouis de l'écouter car elle sera, je pense, dans la foulée de la thématique du trompettiste d'Ibrahim Maalouf, bien-sûr dans un registre musical totalement différent. Nous verrons ce soir si on peut qualifier cette musique-là de jazz. Mais en fin de compte peu importe, pourvu que le spectacle soit bon et qu'il nous donne de l'émotion et du plaisir!

 

Une classification est utile afin de choisir les spectacles auxquels ont veut assister, mais il faut aussi se laisser surprendre. C'est le grand avantage des festival gratuits, qui permettent au public de goûter à des styles insoupçonnés au départ. Il faut donc lui offrir de l'éclectisme et des spectacles à la marge des genres. Il n'y a rien de plus triste que l'uniformité et le formaté!

 

Hier, en ce premier soir du Festival In-Cité, nous avons retrouvé l'essence du festival de la Cité. Pas de vedettes internationales très (trop) chères qui ne peuvent se produire que devant des foules de stades de foot , ce qui oblige les spectateurs à se contenter de conditions d'écoute minables: debouts, serrés comme des sardines, avec des gens qui braillent pour voisins et un présentateur qui ne sait que hurler "faites du bruit!"...

 

Hier, les artists locaux étaient à l'honneur et c'était ce que les spectateurs étaient venu chercher à La Cité, loin de la foule des autres scènes. Je pense que là est le futur du festival de la Cité:  des artistes locaux, sans distinction de nationalité, de genre ou de style. Pour les scènes "stades de foot", il  y a des centaines d'autres festivals en Suisse! Laissez-nous notre modeste Festival de la Cité, laissez-le à la Cité et laissez-nous y écouter du  jazz !

 

Michel Vonlanthen / 7.7.2016

 

 

Incompréhensiblement, le Festival de la Cité n'a programmé aucun concert de jazz en 2014 et 2015. C'est dramatique pour le jazz lausannois puisque c'est la vocation de ce festival de permettre aux musiciens et aux dizaines de jeunes qui sortent chaque année de nos écoles de musique (entre autres), de rencontrer leur public. En plus, cette année le festival n'aura pas lieu à la Cité mais ailleurs dans la ville. Cette situation a poussé à la révolte et une association s'est créée dans l'urgence afin de pallier à ces manques. Le Festival In-Cité présentera donc, du 6 au 8 juillet 2016, des spectacles à la Cité, dont 6 concerts de jazz, en complément à ce que propose le festival officiel de la "Cité" ailleurs dans la ville.

 

Pour ne parler que du jazz, le mercredi 6 juillet à 21h30 a la Rue Cité-Derrière, ce sera le Max Jendly Trio qui produire du pur, du vrai, du bon jazz que vous pourrez déguster assis, en buvant un verre et même en mangeant puisque ce sera devant le restaurant de la Pomme de Pin. L'étonnant duo Samuel Huguenin & Aboubacar Konaté jouera deux soirs de suite, le Jeudi 7 et vendredi 8 juillet, au même endroit. Le Jeudi 7, ce sera le trio Free, de la belle Dida, qui y partagera avec le public ses textes et ses mélodies jazzy.  Pour terminer, le dernier soir verra l'association détonante d'un lecteur, Julien Sansonnens et du superbe duo guitare basse-voix d'Espresso From Hell.

 

Notre coup de sang pour réintégrer le jazz et le festival à  la Cité a enthousiasmé une centaine d'artistes qui viendront jouer gratuitement au Festival In-Cité. Des dizaines de bénévoles y donneront leur temps et même leur argent car, oui, nous ne disposons d'aucun budget, le temps pour y penser était trop court. Le coeur a parlé avant la raison et c'est très bien ainsi puisqu'un programme passionnant et éclectique a pu être mis sur pieds en un temps record. A vous maintenant, musiciens et amateurs de jazz, de venir soutenir cet effort peu commun en venant déguster ce que nous vous avons préparé.

 

 

Michel Vonlanthen

 

 

Mobilisation générale
A la Cité, quartier historique de Lausanne, du 6 au 8 juillet
 

 

 

 

 

(Remarquez les guillemets autour du mot "Cité")

J'ai écrit hier qu'il n'y avait pas de de jazz au Festival de la Cité 2016 mais, je dois le reconnaître, je me suis trompé. Il y a bien UN concert de jazz au FdlaC, mais un seul ! C'est celui de l'extraordinaire Colin Stetson (USA) au saxophone basse.

Un seul musicien de jazz sur les centaines d'artistes qui se produisent au festival, c'est peu! Et je suis même sûr que ce qualificatif sera réfuté par les tenants du jazz pur et dur tant sa musique est à la limite des genres. Pour moi c'est incontestablement du jazz mais je suis peut-être le seul de mon avis...


Les deux autres groupes programmés, Idris Ackamoor & The Pyramids (USA) "Afro free jazz" et United Vibrations (UK) "Afrojazz" font plutôt de l'afro-beat, de la musique nettement africaine si j'en juge par ce qui est présenté sur site du festival. Le but d'accoler un style de musique au nom d'un groupe est de donner une indication au spectateur éventuel afin de lui permettre de faire son choix. Si quelqu'un me demande qui joue de la musique de consonance africaine, disons de l'afro beat pour simplifier, je lui donnerais le nom de ces deux groupes sans risque de le fourvoyer dans un concert qu'il 'aimerait pas. Et s'il me demande qui joue du jazz, je lui donnerai le non de Colin Stetson sans hésiter, à moins que, pour lui, le jazz ne soit que du New Orleans, comme le pense souvent le grand public âgé et non-connaisseur.

 

Force donc est de constater que, au choix, la(e) programmatrice(eur) du FdlaC n'aime pas le jazz puisqu'elle(il)  n'en programme pas (ne ratiocinons pas, un seul musicien de jazz ce n'est pas un programme de jazz). C'est possible et même probable, d'autant plus que la "tasse de thé" de la directrice, selon son CV, c'est la danse et les arts de la scène, et ça il y en a pléthore au programme 2016.

Ou alors la(e) programmatrice(eur) ne connaît rien au jazz et confond le New Orleans avec le jazz multiforme qui est sa qualité première depuis son apparition dans le monde de la musique. C'est aussi possible et, dans ce cas, j'appellerais cette ignorance, "péché de jeunesse". Qui est susceptible d'être corrigé très facilement, il suffit que quelqu'un de bonne volonté lui en fasse écouter, du bon jazz d'aujourd'hui (et d'antan aussi d'ailleurs...). De mon point de vue, si elle aime la danse, elle ne pourra pas ne pas aimer le jazz. Car de la danse accompagné par du jazz moderne c'est magique, ça peut être splendide, ça peut faire pleurer !
 

Il reste une troisième hypothèse, que le cahier des charge imposé aux programmatrices(eurs) stipule qu'ils ne doivent choisir que des groupes susceptibles d'attirer un max de spectateurs, béats-debout-serrés-briquets allumés. Cette hypothèse aurait au moins le mérite d'expliquer la grande misère de la présence d'artistes locaux, car je suis sûr qu'ils ne représentent même pas le 10% du budget 2016 du festival (1,950 million).

 

Entre ces trois hypothèses je choisirais plutôt la seconde, l'ignorance, qui n'est pas une tare en soi, mais plutôt un défaut de connaissance inhérent à la jeunesse. La culture n'est pas innée et s'éduque au fil du temps, il faut donc un peu de bouteille pour en connaître et apprécier tous les aspects.
 


Mais patatras !

 

En consultant les programmes des années passées, cette hypothèse vacille car la nouvelle et jeune directrice n'est responsable que du programme 2016. Or il n'y a pas eu de jazz du tout en 2013-2014 et que quatre concerts en 2012.  La descente aux enfers du jazz au Festival de la Cité ne lui est donc pas imputable, je dirais même que c'est l'inverse puisque c'est elle qui en a re-introduit un peu en 2016 (un concert, peut mieux faire, mais c'est un début). Il n'y avait pas eu un seul concert de jazz les deux années précédentes et c'était un autre directeur qui était aux manettes.

Si vous croyez que j'exagère, cliquez sur les liens ci-dessous et vous aboutirez pile-poil sur les programmes "musiques" des années citées.

2016, musiques actuelles: un seul concert de jazz, Colin Stetson Solo
 

2015, musiques: pas de jazz, rien !

2014, musiques actuelles: pas de jazz, rien !
 

2013, musiques: un seul concert de jazz, Bojan Z Solo (donc un seul musicien pour représenter le jazz !...)

 

2012, musiques: 4 concerts de jazz (blues y compris)

Notons en passant que le festival devra rajouter une classe de musique pour le jazz entre "musiques actuelles" et "musique classique", s'il veut programmer un large éventail des styles de jazz qui se jouent et s'apprécient chez nous. Car le jazz a sans cesse évolué depuis son apparition, du rag time des années 20 au jazz le plus avant-gardiste, en passant par le New Orleans, le swing et le be-bop d'après-guerre, le cool californien, le jazz fusion de Miles Davis, le funk et le jazz-rock pour n'en citer qu'une infime partie. L'originalité est que beaucoup de ces styles de jazz se jouent toujours aujourd'hui. Pour le jazz, il faudrait donc rajouter une classe qu'on pourrait appeler tout simplement "musique", ce qui qualifierait bien son universalité.
 


Alors qui est l'ennemi du jazz dans ce festival ?

Si ce n'est pas la direction exécutive restent le Conseil de Fondation et la Municipalité de Lausanne. Ce sont eux  qui prennent et avalisent les décisions stratégiques. Ce serait étonnant tout de même, que ce soient eux, tous Suisses romand bon teint, qui délaissent à ce point la culture locale! Ce serait étonnant que les politiciens reprennent d'une main ce qu'ils donnent de l'autre. D'un côté ils soutiennent les écoles de musique en leur votant des subventions mais de l'autre ils empêchent leurs élèves de se produire dans leur propre capitale en ne les programmant pas dans le festival qui leur est pourtant naturellement destiné!

Historiquement, le Festival de la Cité était destiné à permettre aux artistes locaux de présenter leurs oeuvres devant leur public, ce public qui, d'autre part, est aussi contribuable-payeur-d'impôts. C'est donc lui qui allonge les deux millions du budget 2016, il est donc normal qu'il en ait eu peu le retour sur investissement sous forme de spectacles gratuits dans lesquels il peut admirer ses enfants, voisins, amis, célébrités locales et quelques spectacles étrangers pour l'émulation.

 

Bon, il reste encore l'hypothèses des sponsors, la Loterie Romande pour le plus gros (40% du budget). Bien-sûr que si les sponsors désirent avoir un retour sur investissement, ils vont favoriser au maximum les spectacles qui attirent un max de monde. Tous ceux qui vivent du tourisme peuvent être mis dans cette catégorie. Et là on commencerait à entrevoir les méfaits de la mondialisation et de l'ultra-libéralisme dont l'unique credo est de faire marcher le business sans se soucier des effets collatéraux. Si c'est cela, on peut s exposer une question qui devient de plus en plus d'actualité: en fin de compte, le but de  l'Homme est-il de faire marcher l'économie ou le but d l'économie est-il de faire vivre l'Homme? En d'autres termes, l'économie est-elle au service de l'Homme ou est-ce le contraire?

 

A partir du moment où l'économie prime sur l'humain et que cela commence à se percevoir, il y a danger. Le système de notre société fonctionne relativement bien, mais les décideurs doivent prendre garde à rester en-deça d'une limite qui s'appelle la visibilité. C'est un peu comme les Panama Papers: tant que le public ne savait rien, les riches pouvaient "optimaliser" leurs impôts en paix. Mais maintenant que la chose est connue, la visibilité dont je parlais, cela devient plus difficile.

 

 

Pour en revenir au jazz au festival de la CIté

 

La théorie ci-dessus s'y applique parfaitement bien. Les amateurs de jazz (pour mémoire 5'000 d'entre eux ont signé la pétition de la RTS) ont patienté une année, se disant "il n'y a pas de jazz cette année, il y a certainement une cause valable à cela". Ils ont patienté une seconde année en se disant "toujours pas de jazz, mais le directeur actuel va partir, c'est peut-être lui qui nous déteste". Mais alors il ne patiente plus la troisième année et décide de prendre son destin à mains et de pallier au manque de jazz: il se joint à ceux qui sont tristes de ne plus avoir leur festival dans leur Cité. Et en 2016, In-Cité devient le complément culturel du Festival officiel de la Cité et le jazz refait son apparition à la Cité. Six concerts, et des bons, en 3 soirs. Pas mal non ?

A noter que le terme "complément culturel" en est bien la définition correcte puisqu' In-Cité présente, pour l'essentiel, des genres artistiques que le festival officiel n'a pas programmé cette année, le jazz en étant un bon exemple. Cela n'a rien d'injurieux pour le festival officiel car cela ne signifie pas que la culture en est absente. Le mot "culturel" précise simplement que le complément du festival officiel ne concerne que la culture et pas les à-côtés "fête de la bière" que le fait de répartir les scènes aux trois coins de la ville va engendrer.

Lorsqu'il y a très grande foule, ce genre de rassemblements populaires ( ce que j'appelle béats-debout-serrés-briquets allumés) en prennent hélas la forme, car les spectateurs ne sont plus caractérisés par leur envie de culture, ils proviennent d'horizons trop différents pour cela. Ce qui les rassemble, c'est essentiellement l'envie de faire la fête et de picoler. Ce n'est pas une tare bien-sûr, c'est aussi bien de faire la fête sans forcément un but culturel, mais ce n'est pas ce qu'un festival qui se joue dans un lieu historique circonscrit se doit de présenter. C'est un lieu plus intime que les grandes places bétonnées d'Ouchy par exemple et qui dit intimité, dit forcément culture, moins de spectateurs, mais plus motivés par une envie commune d'assister à de bons spectacles culturels.

 

Tout ce que j'espère maintenant, c'est qu'en 2017, nous aurons pu discuter avec les exécutifs du festival officiel  et les politiciens qui les sous-tendent, et que nous pourrons proposer un lieu, à la Cité, ou les Lausannois pourrons venir sans même consulter le programme et trouver du jazz tous les soirs ainsi que de quoi bien manger et boire. 

 

Ceux qui ne savent rien faire, ceux qui ne peuvent rien faire et ceux qui ne veulent rien faire ont quelque chose en commun: ils ne font rien ! (Le Chat)

 

Michel Vonlanthen

 

 


La mise sur pieds des cinq concerts de jazz qui auront lieu à la Cité du 6 au 8 juillet suit son cours. Il y a des problèmes logistiques, c'est sûr, comment ne serait-ce pas le cas lorsqu'on démarre un projet sur les chapeaux de roue du fait du court délai de réalisation et sans soutien officiel d'aucune sorte? Mais le coeur y est à 200% et c'est ça qui compte. Parce que, comme le dit le Chat "Ceux qui ne peuvent rien faire, ceux qui ne savent rien faire et ceux qui ne veulent rien faire ont quelque chose en commun: ils ne font rien!"

J'aimerais cependant faire une mise au point, parlant de ma motivation personnelle pour le projet In-Cité:

L'an passé déjà j'étais triste, le mot est faible, de l'absence de jazz au Festival de la Cité. Mais je me suis dit "peut-être des circonstances particulières, peut-être qu'il n'y a personne pour organiser, etc". Bref je trouvais des excuses à cette absence. Mais la direction du festival nous refait le même coup cette année, et en plus elle déplace le festival hors des murs de la Cité! Et pour couronner le tout je lis dans 24 Heures que tout a été décidé, que le programme sera appliqué tel que prévu et même, qu'on refuse d'en discuter.

Pour mémoire, quelques temps auparavant, la direction de la RTS nous avait fait de même avec notre émission de jazz quotidienne, la seule qui existe encore sur les ondes RTS, toutes chaînes confondues.

Alors que fait-on? Contrairement à ce qu'on tente de faire croire au grand-public, l'arbre "jazz" est florissant, plein de sève, et de nouvelles branches lui poussent chaque printemps, dans toutes les directions. C'est ça le jazz, une musique dynamique qui évolue constamment au gré des nouveaux talents qui s'y épanouissent. Pour simplifier, il va du New Orleans au jazz d'extrême avant-garde, en passant par le jazz-rock.

Mais ce n'est pas tout car, en plus d'exister, le jazz a son public, qui lui ne demande qu'à pouvoir écouter sa musique préférée.

Donc question:

Au nom de quels impératifs, au nom de quelle règle, a-t-on le droit de nier son existence à un courant musical qui continue bel et bien de s'épanouir.?

Nous avons des écoles jazz bourrées de jeunes pousses prometteuses, mais bon dieu de bon dieu, au nom de quoi les priverait-on de s'exprimer? Ces jeunes existent, ce sont leurs parents qui ont construit ce pays et le public jazz existe. Alors?

D'accord que le jazz n'est pas le courant musical dominant dans notre région, c'est plutôt la musique anglo-saxonne qui permet aux majors de mettre plus de kérosène dans leurs jets privés et plus de champagne dans leur piscines. Mais ce n'est pas une raison pour pousser dans le fossé tout un pan de notre culture. Nous refusons ce "Tire-toi de là que je m'y mette" !

Et c'est pour cela que nous avons applaudi à l'idée d'organiser nous-mêmes des concerts de jazz à la Cité pendant le festival du même nom. Puisque l'establishment nous refuse le plaisir d'écouter un peu de notre musique, nous prenons nous-mêmes les choses en main et présenterons, envers et contre tout, du jazz à ceux qui aiment cette musique.

On nous a confisqué notre festival et pourtant il est nôtre ce festival, il a été créée et maintenu en vie contre vents et marées par les plus anciens d'entre nous! Nous n'avons qu'une exigence: qu'il soit équitable, c'est-à-dire qu'il donne à chaque courant artistique une chance d'y être représenté.

En 2016, nous aurons montré notre détermination et auto-produit nos concerts afin que personne ne doute de notre motivation et que les amateurs de jazz de la région puissent quand-même assister à quelques concerts à la Cité.

Nous aurons un an pour en discuter avec tous les tenants et aboutissants du festival de la Cité, mais en 2017 le jazz devra y refaire son apparition. Ce n'est pas une demande, c'est une exigence!

Venez en discuter à la Cité du 6 au 8 juillet! Ne serait-ce que pour avoir le plaisir de déguster la bonne musique qui vous sera proposée (et autres plaisirs artistiques, mais là je laisserai mes copains vous en parler). Vous serez en bonne compagnie, vous pourrez boire et manger (et pas que du Coca et des sandwiches mais de la vraie nourriture). Que demander de plus?

Rien, mais c'est cela que nous exigeons que le festival nous rende!

Michel Vonlanthen



Le jazz refait son apparition à la Cité
et pas n'importe-lequel, du bon !


 

Le mercredi 6 juillet à 21h30, Rue de la Cité-Derrière, ce sera le Trio de l'excellentissime pianiste Max Jendly (Novecento le pianiste), avec l'excellent et inoxydable contrebassiste Jean-Yves Petiot (le régional de l'étape) et le  batteur Alain Petitmermet bien connu. Ce sera 1h30 (et plus si entente...) de pur, de vrai, de bon jazz, que vous pourrez déguster assis, en buvant un verre et même en mangeant puisque ce sera devant le restaurant de la Pomme de Pin. Et, comme d'habitude dans ce genre d'évènement, il y aura des invités surprise.

 

L'étonnant saxophoniste Samuel Huguenin & Aboubacar Konaté au balafon joueront deux soirs de suite le Jeudi 7 et vendredi 8 juillet également à la Rue Cité-Derrière. Ce sera du jazz un peu différent mais tout aussi bon. J'ai eu l'occasion d'accompagner Samuel et son groupe de jazz au festival d'Antibes Juan-les-Pins et je peux vous assurer qu'il fait de la superbe musique. Le couple sax-balafon associera l'Europe à l'Afrique pour du jazz qui vous  sortira les tripes.

 

Le Vendredi 8 juillet sera particulier puisqu'une association improbable se produira sur la Place du Château, sur une scène naturelle étonnante, en face de notre brave Major Davel. La "Vie du Beluga" lue par Julien Sansonnens sera encadrée par les envolée lyriques du superbe duo Espresso From Hell, Pierre Sottas à la basse électrique et Brigitte Savoy à la voix. Allez écouter leur "Eleanor Rigby" sur leur site et vous aurez tout compris!

 

Durant ces 3 soirs, ce seront bien les musiciens de jazz eux-mêmes qui défendront leur droit d'exister à la Cité. Ils ont répondu avec enthousiasme et sans hésiter aux sollicitations des doux dingues qui ont refusé que leur Cité reste sombre, sans vie et sans jazz pendant que l'establishment lausannois dépense deux millions aux quatre coins de la ville au nom d'un soi-disant Festival de la Cité.

 

Il y aura des spectacles et du jazz passionnants à la Cité mes amis. Et je vous garantis que l'ambiance sera très différente de celle qu'il y aura ailleurs dans la ville de Lausanne! Parce qu'à la Cité, ce seront les artistes de chez nous qui se produiront, gratuitement, sans aucune aide publique, dans le quartier historique de Lausanne et dans  une intimité retrouvée.

 

Michel Vonlanthen

 

Je rajoute ce bel aphorisme du Chat en PS: Ceux qui ne savent rien faire, ceux qui ne peuvent rien faire et ceux qui ne veulent rien faire ont quelque chose en commun: ils ne font rien !


 

Ami musicien, le jazz a besoin de vous!

Le festival In-Cité, le festival de la Cité "canal historique", a encore deux créneaux horaires de 1 heure chacun libres dans son programme. Ce serait bien qu'ils soient occupés par du jazz car le festival officiel de la Cité n'en programme plus. Terminés les sympathiques concerts sous l'arche du Pont Bessière!

In-Cité est un festival parallèle qui se tiendra à la Cité (contrairement à l'officiel Festival de la Cité) du 6 au 8 juillet. Il a été créé en réaction à l'évolution négative que l'actuelle direction du festival officiel fait prendre à NOTRE festival. D'une part elle n'y programme plus de jazz et en plus elle le fait partir de la CIté (zone historique de Lausanne situé entre le Château et la Cathédrale) pour le répartir dans toute la ville ce qui en dénature la vocation.
Mais surtout c'est l'absence de jazz qui doit vous motiver pour venir jouer gratuitement au festival In-Cité. Notre musique est bien vivante et a son public fidèle mais il semble que certains, comme la direction de la RTS et celle du festival de la CIté, veuillent l'enterrer.

Nous devons défendre becs et ongles le jazz, notre musique préférée. C'est ainsi que nous mériterons de pouvoir continuer à en jouer et à en écouter! In-Cité a été créé dans l'émotion de la fin de non-recevoir reçue des organisateurs du festival officiel et très rapidement et c'est pour cela qu'il ne dispose pas de budget cette année. Il s'agit d'un acte citoyen des Amis de la Cité et de leurs amis et des amis de leurs amis (nous). Si nous voulons que notre musique continue à être représentée sur les ondes et dans ce festival, nous devons passer à l'action.

Ami musicien, si tu as envie de protéger ta musique, viens jouer au festival In-Cité pendant une heure mercredi ou jeudi 6 ou 7 juillet! S'il le faut, j'assurerai moi-même le transport local de ton groupe dans ma voiture, je t'offrirai le pot de l'amitié, je ferai des photos de ton concert et t'en donnerai et j'assurerai la visibilité du concert sur Jazzphone.ch et peut-être dans d'autres médias. "C'est la foi qui sauve" dit-on en certaines circonstances! Nous devons montrer à nos autorités et au public ce que je répète à longueur d'années: nous avons en Suisse romande (pour ne parler que d'elle) des musiciens de superbe qualité qui ne demandent qu'à s'exprimer devant un public qui ne demande qu'à les écouter. La Cité est le lieu idéal pour cela et nous ne devons pas le perdre au profit des "soupes commerciales anglophones" dont le business veut nous inonder. Il y en a déjà assez partout, dans les autres festivals, qui ne présentent presque plus que ce courant musical là.

Contacte-moi au plus vite stp! (mvonlanthen at vtx.ch) et je ferai l'interface actif avec l'organisation.

Michel "Von" Vonlanthen